Le TOME 4 est arrivé !
L’aventure du dernier autorail Bugatti
Textes Laurent Gentilhomme
Photos Dominique Giannelli
Concepteur graphique Pascal Budzynski
Les Editions Alsagraphic
La Cité du train
Disponible en français
61 pages, format 300 x 200 mm, couverture rigide contrecollée, finition couture fils. Un cadeau idéal pour cette fin d’année.
Prix 25€
* disponible à la boutique du musée Cité du train

Un autorail signé Bugatti : la vitesse sur rails avec élégance
On dit souvent que Bugatti, c’est la route, le circuit, la piste. Mais Bugatti, c’est aussi… le rail. Oui, l’élégance mécanique ne s’est pas arrêtée aux volants gainés de cuir ni aux échappements brillants. Dans l’entre-deux-guerres, la firme de Molsheim osa un pari fou : appliquer sa vision de la performance et du raffinement à un domaine où l’on attendait surtout de la robustesse et de la régularité. Le résultat ? Un autorail. Mais pas n’importe lequel : un autorail Bugatti, dernier vestige d’une ambition hors du commun, aujourd’hui précieusement conservé à la Cité du Train de Mulhouse.
Esthétiquement, on y retrouve ce que l’on attend d’une création Bugatti : des lignes pures, tendues, presque nautiques. Une sorte de yatch d’acier lancé à pleine vitesse sur des rails, avec cette face avant profilée comme une promesse de ponctualité et d’élan. Techniquement, c’est une curiosité qui frôle le génie : plusieurs moteurs issus directement de la mythique Type 41 Royale, rien que ça. Quatre blocs pour entraîner ce bolide ferroviaire à une vitesse de 170km/h, une folie douce pour l’époque – et pour la SNCF encore en devenir.
Ce modèle, à la fois fin et puissant, symbolise une époque où la vitesse était une ambition nationale et la beauté, une condition du progrès. L’autorail Bugatti, c’est le raffinement d’un constructeur qui refusait de choisir entre performance et prestige, entre efficacité et esthétique. Et si le rêve ferroviaire de Bugatti n’a pas conquis les gares de France comme ses voitures ont conquis les circuits du monde, il nous reste ce témoin d’une audace rare, à mi-chemin entre la voiture de course et la locomotive d’opéra.
Certes, cet autorail est loin de rivaliser avec une Type 35 en ligne droite, mais il dégage une élégance que les rames modernes n’ont plus. Immobile au musée, il semble pourtant prêt à repartir, avec ses parfums d’huile, d’acier et de nostalgie.

